
Classification
: Passériformes
: Turdidae
: Turdus merula
Noms vernaculaires
: Merle noir
: Eurasian or Common Blackbird
: Amsel
:
: Merlo
Physiologie
: 24-25cm
: 34-38cm
: 80-110g
: Jusqu'à 5ans
: non menacée
: j f m a m j j a s o n d
Le merle est très fréquent partout et particulièrement à l'aise en ville et dans les parcs urbains. Le moindre buisson lui est un couvert suffisant et il se nourrit aisément du moindre bout de pelouse où il trouve des vers de terre qui lui sont un régal.
Avril 2004, naissance au balcon, Paris (France) | ||
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1. Un balcon de rêve, coin de verdure dans le béton de Paris. |
Sans pouvoir m'extasier sur la qualité de photos bien difficiles à prendre en cette occasion, je vous narre en ce mois d'avril 2004 l'histoire de la vie puisqu'un couple de merles a aménagé son nid sur mon balcon, à la fin mars, dans le chévrefeuille. |
2. Fin mars, le nid, installé sur la pergola, est occupé. |
Nous avions bien constaté quelques allées et venues depuis la mi-mars, mais sans plus y prêter attention, car chaque année, merles et pies viennent faire le ménage dans les vieilles brindilles du chèvrefeuille à l'époque des nidifications. Mais un beau jour, en nettoyant les abords nous avons eu la surprise de découvrir un nid, bien formé, sur la pergola, à l'abri du plafond du balcon, bordé par les jeunes pousses du chèvrefeuille côté extérieur, comme vous pourrez en juger sur les photos. Mâle et femelle se relayent bientôt, bien que nous ne constations pas encore de ponte. |
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3. Le 12 avril, confirmation de la naissance. |
Mais difficile d'y aller voir de près, nous craignons de faire capoter un projet que nous espérons voir arriver à terme. Peu farouches, ces compagnons de printemps supportent notre présence active sur le balcon tant que nous n'approchons pas à hauteur même du nid. |
4. Une rare occasion d'approcher ne révèle pas d'oeuf... pourtant. |
Jardiner sous la pergola ne les inquiète même pas. Nous observons leurs allées et venues avec intérêt, comme ils se retrouvent, comme ils défendent le nid lorsqu'un pigeon vient trop près et se fait foncer dessus, bec en avant... Vient une période de deux ou trois jours, aux alentours du 8 avril, où la femelle reste au nid, et où nous pouvons à loisir, pendant nos repas, observer le mâle la rejoindre à plusieurs reprises en apportant chaque fois un ver de terre dans son bec(1). La vie du merle à cette période n'est pas de tout repos. Sans compter les périodes de ravitaillement qui se racourcissent du fait du temps passé au nid, des travaux d'entretien de celui-ci, il faut aussi compter avec la défense du territoire. Le 11 avril, nous avons assisté à l'attaque d'une pie, repoussée avec force cris et "effet de manches" par notre sympathique couple. Après plusieurs poursuites de l'intrus, la femelle a fini par regagner le nid, après s'être rassurée sur le sort de son compagnon. La crainte de la pie était bien évidemment tout à coup plus grande que celle que nous pouvons leur inspirer, et nous avons donc pu l'observer (de derrière nos vitres) tout à loisir, s'ébourrifant et s'égosillant sur le bord de la pergola, à deux pas du nid. | ||
12 avril, nous faisons connaissance du rejeton | ||
5. Recrudescence d'activité, le petit est un ventre au bout d'un bec ! |
Le 12 avril, ayant accroché un vieux drap judicieusement troué à la fenêtre pour mieux observer nos compagnons, à bon niveau, sans les déranger... surprise ! Un petit est né, et dresse un long cou emmanché d'un large bec dès l'approche de l'un des parents. |
6. La femelle garde un oeil sur nos mouvements dès que nous sommes sur le balcon. |
A voir l'oisillon se dresser puis disparaître, nous comprenons mieux la structure du nid et sa profondeur qui nous aura caché les oeufs. Le 18 avril, le petit a grossi, il dépasse la taille des moineaux qui lui rendent couramment visite, sans toutefois lui porter une quelconque attention, ni d'ailleurs être inquiété par les parents. Le mauvais temps n'apporte pas la lumière qui permettrait de vous offrir un portrait du nouveau né ; alors profitez de ceux des parents. | ||
7. Le mâle, face au balcon, jette un oeil avant de rentrer relayer la femelle ou apporter les vivres. |
Le mâle, nous le reconnaissons entre mille, sur les pelouses ou dans les arbres du quartier, car il a une anomalie de pigmentation ; une grosse tache blanche sur l'épaule gauche et plusieurs petites sur l'épaule droite. |
8. Le mâle rentre au nid. On le reconnaît dans tout le quartier à ses taches blanches aux épaules. |
20 avril, sortie du nid | ||
9. De mousse et de branchages, mais aussi de brins de ficelle et de plastiques, et un peu de boue pour coller le tout au chevron. |
Le 20 avril, voilà le poussin qui sort du nid, se dresse fièrement sur le bord pour faire sa toilette et repasser sa redingote toute neuve. Nos premières sorties sur le balcon pour mieux le voir l'inquiètent un peu, et il rentre vite se tapir au fond du nid, ce qui commence à ne plus être si facile, vu sa taille.
A la tombée du jour, il s'aventure sur les brindilles de chèvrefeuille qui couvrent le dessus de la pergola et s'avance ainsi presque jusqu'au bord.
Je pense que le moment n'est plus trés lointain où il partira sans un regard en arrière, vivre sa vie de merle.
Il prend confiance en lui et en nous, car nous ne le gênons déjà plus, et nous l'observons ainsi à notre guise sans risque de lui faire faire des bêtises. |
10. La femelle nous surveille depuis l'arbre en fleur, face au balcon, plus vigilante que réellement inquiète. |
11. Cherchez le petit caché au fond du nid. |
12. Un petit bec en l'air dépasse du nid. |
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13. Lové au fond du nid, c'est à peine si l'on distingue ses yeux. |
14. Il observe le monde à la dérobée. |
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21 avril, l'envol | ||
15. Coucou ! Me voilà ! Je n'ai que dix jours, et je sors du nid pour jeter un oeil alentour. |
Le 21 avril marque probablement la fin de l'aventure, car notre pioupiou est parti en voyage. A 18h00, le voilà qui quitte le nid pour l'arbre le plus proche ; la première branche est à 30cm du balcon !
Une heure plus tard, il change d'arbre, une traversée de presqu'un mètre cinquante pour rejoindre l'érable, moins fourni en feuille que le prunus, dans lequel il va pendant deux heures s'exercer à voleter de branche en branche. La mère le rejoint de temps à autre et repart vaquer à ses occupations. |
16. Je découvre le monde qui m'entoure, mais ne me brusquez pas... |
17. Avant de traverser l'espace qui me sépare de ma vie à venir... |
18. Je regarde à gauche... Je regarde à droite... |
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19. Un dernier coup d'oeil en arrière, comme un au-revoir... |
20. Maman merle arpente la pelouse pendant que le fiston s'aventure en dehors du nid. |
21. Le pe/tit quitte le nid pour un premier voyage de 3 à 4m vers le premier arbre. |
En guise d'épilogue
Nous avons revu plusieurs fois notre pioupiou (c'est le seul nom que nous lui avons donné !) dans les jours qui ont suivi, constatant avec plaisir qu'il prenait du volume et de l'assurance de jour en jour. L'hôtel a probablement mérité des étoiles, car le 1er mai, le même couple réinvestit le nid, fait quelques travaux, et la femelle s'installe à nouveau ! Pourtant, une dizaine de jours plus tard, le nid est abandonné et il nous faut plusieurs jours pour comprendre ce qui les a dérangé ; une corneille est venu voler à plusieurs reprises une boule de graisse pendue à un mètre du nid, la menace éventuelle était trop forte. Longue vie à ce bel oisillon. Que les jours à venir lui soient cléments. Retrouvez-le en fond d'écran.
Notes
- (1) François V. précise que si les parents viennent au nid avec de la nourriture, c'est que les jeunes sont nés ; en effet les parents se relaient lors de la couvaison pour aller se nourrir à tour de rôle, il n'ont donc pas de raison de rapporter de la nourriture au nid, ce qu'il faut bien faire ensuite pour calmer l'appétit des petits affamés sortis de leur coquille ! (retour)